Face à l’absence de traitement curatif des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, les interventions non pharmacologiques, notamment les thérapies musicales, sont de plus en plus encouragées. La musique, utilisée depuis longtemps de manière empirique dans l’accompagnement des patients, suscite aujourd’hui un intérêt croissant en recherche clinique. Toutefois, bien que les effets positifs soient largement rapportés, les preuves scientifiques restent parfois limitées et nécessitent des études rigoureuses. Le chercheur Hervé Platel fait le point.

🎶 Les interventions musicales et leurs objectifs 

Les approches musicales sont variées et incluent : 

• 👂 l’écoute passive, 
• 🎹 la pratique instrumentale,
• 🎤 le chant
• 🎞️ la thérapie de réminiscence.

Leur but est multiple : 

• stimulation cognitive,
• amélioration de l’humeur, 
• réduction de l’anxiété et des troubles du comportement.

Cependant, la diversité des méthodes et l’hétérogénéité des objectifs rendent difficile une évaluation standardisée de leur efficacité. 

🧬 Les résultats scientifiques et les limites méthodologiques 

Les études sur la musicothérapie montrent que la musique peut préserver certaines capacités cognitives, même à des stades avancés de la maladie d’Alzheimer. La mémoire musicale, notamment, semble résistante à l’amnésie. Des recherches ont mis en évidence des améliorations dans l’humeur et la sociabilité des patients. Toutefois, la méthodologie des études reste un défi : les outils de mesure sont variés, les échantillons sont hétérogènes et il manque des protocoles standardisés. 

🔎 Perspectives et recommandations 

Pour aller au-delà des limites actuelles, il est crucial de mieux définir les attentes des interventions musicales et d’adopter une approche plus rigoureuse en recherche clinique. L’intégration de la musicothérapie dans des programmes de soins personnalisés, prenant en compte les profils des patients et leurs préférences musicales, semble être une piste prometteuse. De plus, des travaux récents suggèrent que l’apprentissage de nouvelles mélodies pourrait même être possible chez certains patients Alzheimer, ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques. 

Surtout, l’intervention doit être adaptée aux attentes et à la situation personnelle de chaque patient. Dans l’exemple ci-dessous, on voit combien le professionnel aura à tenir compte de critères variés selon les personnes qu’il accompagnera :