Avant de découvrir comment se lancer concrètement dans la pratique de l’écothérapie grâce à notre autre article sur ce thème, prenons le temps d’en comprendre les fondements, les origines et les différentes formes qu’elle peut prendre.
« L’écothérapie, ce n’est pas simplement être au contact de la nature. Ce n’est pas une simple invitation passive à passer davantage de temps en milieu extérieur, convaincu que “la nature ça fait du bien”. On parle bien ici d’interventions structurées, réfléchies, conçues et construites par des professionnels dans un but thérapeutique et sur base de référentiels théoriques et cliniques » nous dit Thomas Busigny, docteur en psychologie, psychothérapeute et co-auteur du livre L’écothérapie.
Définition de l’écothérapie :
- Dispositif thérapeutique impliquant une interaction avec la nature
- Administré par des professionnels de l’accompagnement formés aux approches qu’ils appliquent
- Au travers d’activités à la valeur thérapeutique significative (visant l’acquisition de nouvelles compétences, l’obtention d’un sentiment d’accomplissement, l’ouverture de nouvelles perspectives, la création de sens…)
- Ayant pour objectif de contribuer de façon positive à la santé physique, mentale et sociale des individus qui en bénéficient (réduction du stress, restauration des capacités attentionnelles, bénéfices émotionnels et psychologiques…)
🏰 Un peu d’histoire
L’idée que le contact avec la nature soit favorable à la santé ne date pas d’hier. Des jardins hospitaliers existaient au Moyen-Âge et on trouve des prémisses des premiers programmes thérapeutiques basés sur la nature au 13e siècle. Au 20e siècle, le jardinage se développe comme pratique thérapeutique, mais c’est réellement à partir des années 1970‑80 que les interventions en santé basées sur la nature s’appuient sur des observations scientifiques.
« Le message clé est que le contact avec la nature améliore la santé physique et psychologique en réduisant le niveau de stress, en améliorant l’humeur et en offrant à la fois un effet protecteur et réparateur face aux vicissitudes de notre vie moderne. »1
🌱 Les différents courants d’écothérapie
Depuis une trentaine d’années, on assiste au développement exponentiel des offres de « soins verts ». Voici quelques exemples de pratiques et dispositifs :
- Hortithérapie : en tant que forme thérapeutique structurée, elle consiste en l’utilisation des plantes et du jardinage par un professionnel formé, comme moyen d’atteindre un objectif cliniquement défini (restaurer la confiance et l’estime, développer des aptitudes sociales, entraîner des compétences cognitives d’attention,…).
- Agriculture de soin : approche thérapeutique qui utilise des paysages et des pratiques agricoles pour améliorer la santé mentale et physique des individus.
- Thérapie assistée par l’animal : travail thérapeutique qui passe par le développement d’une relation sûre et confiante avec un animal, qui joue le rôle de médiateur thérapeutique entre le patient et son thérapeute.
- Sylvothérapie : consiste en des immersions en zone forestière, lors de marches lentes et sensorielles visant la détente et la relaxation.
- Thérapie en marchant : thérapie verbale associée à de la marche dans des parcs urbains, des bois ou des milieux sauvages plus éloignés.
Tous ces courants et d’autres sont détaillés dans le livre L’écothérapie, fondements et pratiques.
